« Es Brockelche » – Serviteur local, garde-champêtre et rebouteux
Chaque commune de la Hesse rhénane avait des personnes qui étaient en quelque sorte particulières à leur manière. Aimable, mais parfois aussi très excentrique. Malheureusement, cette catégorie de personnes est devenue rare en Hesse rhénane. « Es Brockelche » était l’une de ces personnes d’un genre particulier.
« Es Brockelche » devant le portail de sa ferme, 1959
Source de l’image : Ernst-Ludwig Happel
… « raconte kriet von er ehemalisch Metzjersfra aus de Obbergass ! »
Johann « Jean » Schneider habitait dans la Obergasse 13.
Dans les années 1950, sous le mandat du maire Brehm, il était l’huissier local et avait pour mission d’annoncer les avis de la commune, ainsi que l’annonce d’un nouveau film dans la « Festspielhalle Darmstadt ».
Avant que la nouvelle ne soit annoncée d’une voix forte, « es Brockelsche », comme on l’appelait affectueusement, agitait de toutes ses forces son grelot en laiton.
Puis l’annonce est arrivée, lue sur son bloc-notes :
« Heit Obend leeft im Saale Darmstadt der
Film : La ‘Musse’ légère » !
Une voisine à la fenêtre l’entendit et lui cria : « Schütz, des heest net ‘Musse’, das heest ‘Muse' ». Mais il s’en fichait pas mal et a déménagé quelques maisons plus loin. Il n’était pas très regardant sur le contenu de ses exclamations, surtout lorsqu’il s’agissait d’annonces contenant des termes qu’il ne connaissait pas ou des noms qui ne lui étaient pas familiers. Une autre fois, raconte-t-on, il a sonné à nouveau pour annoncer un nouveau film, américain cette fois. Il a crié
« Annonce ! Ce soir, le film est projeté dans la salle Darmstadt … je ne peux pas le lire ! Allez voir, et là, vous le verrez » !
Le film s’intitulait Mélodies de Broadway. Ce n’était pas si simple !
« Es Brockelsche mit Ortschelle » (Le Brockel avec le grelot local), 1958
Source de l’image : Inconnu
Fermeture automnale du domaine Lotz en 1952, « Es Brockelsche » à droite sur la photo
Source de l’image : Christel Deiß
Parallèlement à son activité d’huissier, Johann Schneider était d’ailleurs également engagé en automne comme « Wingertsschütz » dans les vignobles de Harxheim.
Références des sources :
Témoignages
